Une enfance de baladin
Le 7 novembre 1938, Joseph Dassin vient au monde à New York. Son père, Jules, comédien de second plan, d'origine russe, tente de se faire un nom dans le monde du spectacle. Sa mère, violoniste hongroise, nourrit tant mal que bien la famille en jouant dans un orchestre de femmes.
Le choses s'arrangent pour la famille Dassin : le père de Joe trouve le succès et devient un metteur en scène célèbre. Joe a eu deux soeurs, Rickie et Julie dont il prenait le plus grand soin. La famille vit dans une très belle maison de Los Angeles. Malheureusement cette chance ne durera pas. Chassés des Etats-Unis pour des raisons politiques, les Dassin doivent se réfugier à l'étranger, c'est comme cela que Joe fera très jeune connaissance de nombreux pays et fréquentera près de quatorze lycées aux quatre coins de monde.
A l'âge des culottes courtes, Joe s'exprime en plusieurs langues et connaît beaucoup d'aéroports. Les lycées du monde ont tout juste le temps d'enregistrer son nom : Joseph Ira qu'il est déjà reparti. « J'adorais cette vie d'artiste, je voyais du pays. » Les Dassin choisissent l'Europe, Joe a 7 ans.
C'est à l'âge de 12 ans que Joe et sa famille s'installent à Paris. Il découvre la France et décrète d'y rester. Joe aime le sport, notamment le ski et boude un peu les bouquins de classe. Pour une moto promise par son père, Joe fait des gros efforts et réussit son bac à Grenoble à 17 ans avec le mention « Bien » .
Fils de metteur en scène, il est naturellement attiré par le cinéma, mais son père l'en dissuade : « les études d'abord ». Insouciant, Joe se laisse vivre au sein d'une famille qui sans cesse se déplace : une enfance de baladin avec ses parents.
Pourtant une cassure intervient, M. Dassin se sépare de sa femme. Marqué, Joe décide alors de changer l'horizon. Il revient aux Etats-Unis où il s'inscrit à l'université de médecine : « J'étais riche de trois cents francs ». Mais ces études vont s'orienter différemment. « Après trois ans de médecine, je me suis arrêté car la vue du sang me bouleversait ». Joe choisit alors une branche diamétralement opposée : l'ethnologie. « Pour se nourrir durant toutes ces années j'ai fait tous les métiers » : plombier, éboueur, camionneur et mème testeur psychologique.
Le jeune docteur en ethnologie rejoint bientôt l'Europe et sa famille. Il fait quelques essais derrière la caméra de papa, et commence d'être piqué par la musique. Il tourne dans plusieurs films aussi.
Avec les copains, il loue une vielle maison où, de temps en temps, d'autres étudiants viennent gratter la guitare. Avec un copain français, Joe écoute sans cesse Georges Brassens. De là, leur vient l'idée de chanter aux terrasses des cafés et cela leur rapporte une cinquantaine de dollars par week-end. Ainsi Joe se familiarise avec la guitare. Sa vocation n'est pas encore née mais il persévère : « J'ai toujours aimé les paris impossibles, je voulais toujours atteindre ma cible ». Petit garçon déjà, il s'entraînait au lasso pendant des heures pour toucher son objectif.
Son amour pour la France le pousse à revenir. Sans un sous en poche, il débarque à Paris avec, pour seule richesse, sa guitare. La France le marquera définitivement. Un homme y est vraiment pour quelque chose, c'est Georges Brassens dont il chantera tous ses succès. Recommence la série de nombreux petits métiers puis il rentre à R.T.L. comme animateur.
Tout comme Julie, sa soeur, qui voulut elle aussi monter sur les planches et chanter, Joe se décida de conquérir le coeur des Français par sa voix. C'est par défi que ce professeur en ethnologie à l'universtité du Michigan est devenu chanteur.
Pour en savoir plus voir : bibliographie de Joe Dassin