Acte IV. Scène II.
‘...Cela se peut-il que le destin, que Achem me fasse vivre un tel événement... !’ Conclut-elle avant de sécher maladroitement ses larmes.
‘...Il se le pourrait Madame Steinberg, il se le pourrait et vous savez, autant vous le dire, mes parents étaient juifs polonais déportés, brulés, réduit en cendres aussi, mais j’ai lâchement détourne ma foi au profit de ma carrière... ! Continuez sur la voie que Achem vous a tracé car au bout de ce chemin, votre bonheur se trouve... ! Je suis certes respecté, honoré par mes pairs, et j’ai tellement jugé avec lassitude parfois. Ce dont je suis sur cependant c’est qu’à mon dernier jugement, je ne pense pas que Achem sera magnanime envers moi... !’
‘...Il le sera Maitre... ! Il le sera... !’
Khana et le Doyen se quittent. Elle retourne au New Jersey dans son grand pavillon qui donne sur l’océan.
Khana est fixée à présent sur ce jeune, brillant et engagé avocat.
Elle va connaître des nuits blanches avant ce rendez-vous fatidique. Son passé a ressurgi. Elle qui l’occultait, le voilà venir la frapper de plein fouet des années plus tard alors que rien ne laissait présager une telle croisée de chemins. Son ancienne cave est remontée à la surface de sa mémoire encore ouverte par ses stigmates impossibles à refermer.
Son Otto était son DAVID.
Le destin lui jouait des tours mais pas n’importe lequel. Elle, qui, durant des années, depuis le jour de cette fameuse séparation d’avec Otto, allaient la rendre folle.
Elle qui n’a fait qu’aimer son ‘jeune frère’, ce frère qu’elle avait inventé lors des premières interrogations, là voilà à présent en femme libre, célèbre, bienfaitrice mais sans amour présent. Seul vivait en elle un amour rassie du passé qu’elle n’a jamais oublié ou tenter d’occulter.
Elle était déjà amoureuse de ce jeune garçon sans le savoir. Elle aimait d’amour son Otto inconsciemment tandis qu’elle souffrait en même temps de cette condition misérable d’enfermement dans laquelle elle s’était trouvée avec lui autrefois. Cette rupture d’avec son compagnon de fortune avait fait ressurgir en elle ce fort sentiment d’amour qui se réveille à présent.
Otto lui avait apporté autrefois par sa présence sans doute une raison d’espérer, de continuer à se battre pour ne pas dépérir.
Otto représentait aussi pour elle dans ces moments là, un devoir moral car elle se sentait responsable, à 11 ans, de sa vie et aussi de celle de son jeune compagnon. Il représentait quelque part, tous les membres réunis de sa famille. Elle avait projetait sur lui, à son insu, cette absence parentale. Son amour pour ses proches.
A Suivre...